Une tradition d'excellence

août 2015

Pourquoi le livre et le magazine papier demeurent populaire?

Il y a maintenant plus de 5 ans (27 janvier 2010) que le iPad a été lancé par Steve Jobs. Ce gadget de Apple est venu mettre le mot « liseuse » sur toutes les tribunes.

Il y avait des liseuses électroniques bien avant le iPad mais l’impact de Apple sur ce marché fut immédiat. Bien que ce n’était pas la meilleure liseuse, Apple a cannibalisé ce segment de marché.

Les années étaient comptées pour le marché du livre et du magazine . . . Pourtant on se retrouve aujourd’hui avec une industrie forte. Évidemment que les volumes de vente ont déclinés mais pas de manière à rendre ce segment de marché non-rentable.

 »Les coûts de production d’un livre ou magazine ont drastiquement diminués
au cours des 20 dernières années. »

En tant que relieur, nous travaillons avec de nombreux imprimeurs spécialisés dans l’édition. Il y a eu des fusions au cours des dernières années et beaucoup d’investissements en nouveaux équipements. C’est un signe certain qu’on mise sur une stabilité du volume de vente voir même une croissance!

Les coûts de production d’un livre ou magazine ont drastiquement diminués au cours des 20 dernières années. Il n’y a plus de numérisations, plus de montage de négatifs, plus d’appareillages de presse durant des heures, la mise en page est plus automatisée, les vitesses d’impression et de reliure ont plus que triplés!

  »Le livre papier requiert un investissement de temps et d’argent ce qui élimine
énormément de publications bâclées. »

Les tirages diminuent grandement mais le nombre de titres augmente rapidement. Il y a un magazine pour chaque créneau et un livre pour chaque sujet. En fait le livre papier donne une grande crédibilité à l’auteur comparativement à n’importe quel blogue. Pour rédiger un blogue (comme je fais actuellement!), on n’a pas à se soucier du risque financier car il y a zéro $ d’impliqué. Par contre le livre papier requiert un investissement de temps et d’argent ce qui élimine énormément de publications bâclées.

Même si les coûts de production ont grandement diminués, ça demeure un investissement! L’auteur d’un livre restera identifié à ce livre de nombreuses années ce qui n’est pas le cas avec les blogues éphémères.

Qu’en est-il du livre électronique?

Il occupe une part certaine dans le monde de l’édition mais plafonne entre 10 et 20% des ventes des éditeurs et plus faiblement en terme de profitabilité. Le livre électronique est un support de plus pour la diffusion d’un livre. Avant il y avait la version rigide et souple, puis la version de poche s’est ajoutée. Voilà que la version tablette bouscule les 3 produits mais sans en remplacer complètement un.

Les lecteurs apprécient l’objet qu’est un livre ou magazine papier. Ils évoquent souvent l’odeur du papier, le plaisir à feuilleter l’ouvrage ou la facilité de partager leurs coups de cœurs sans compter la possibilité d’annoter les marges, de mettre en surbrillance des passages, de découper des articles et de plier les coins des pages marquantes. Bref, l’objet est apprécié.

Il y a aussi la qualité qui est incomparable. Si vous avez la chance de mettre la main sur un magazine des années 1990, vous remarquerez la très grande différence de qualité d’impression, du nombre d’images, de la qualité du papier et de la précision de la reliure. C’est indéniable, les progrès sont remarquables.

En terminant, il y a l’effet environnementale. Les gens comprennent mieux que le papier est un produit recyclé et recyclable tiré du bois qui est une ressource végétale renouvelable. Les montagnes de gadgets électroniques eux, ne le sont pas et ne cessent de s’accumuler avec le rythme sans cesse écourté de désuétude.

En résumé, il n’y a pas une version meilleure que l’autre mais une version qui s’adapte au type de lecteur que nous sommes.

Longue vie au livre dans toutes ses formes car c’est grâce à l’invention du livre que nous avons été en mesure de partager autant de connaissances.